Pour les cadeaux de fin d'année nombreux sont les "frenchies" qui se précipitent Outre Manche pour assouvir leur gourmandise vestimentaire. L’occasion de découvrir la diversité culinaire hors du commun de Londres. Mais au-delà de la cuisine pluriculturelle, c’est une approche de l’alimentation qui diffère fondamentalement des modes de consommation français.
Peu gourmands, pas gourmets et ne sachant pas cuisiner…
Telle est l’image que nous aimons véhiculer des anglais pour pouvoir nous targuer d’être les champions de la « bonne bouffe ». Pourtant, la Grande Bretagne a prouvé ces dernières années sa prééminence culinaire - le Fat Duck du chef anglais Heston Blumenthal a été classé parmi les cinq meilleures tables du monde, lorsque les chefs de l’hexagone n’apparaissent qu’à partir de la huitième position - faisant preuve de plus de créativité, d’imagination, de liberté que bien des chefs, n’en déplaise aux français.
Londres, ville cosmopolite par excellence.
Le mélange des inspirations qui fait l’originalité des assiettes des grands restaurants, se retrouve également dans la rue où l’on déguste une cuisine délicieusement cosmopolite. Borough Market, marché bien connu des touristes, rassemble dans la halle aux commerçants primeurs, poissonniers, bouchers,… étals débordant de produits de qualité mais réserve aussi une partie de son espace au commerce de « take away », nourriture à emporter ou à déguster sur place sur les petites tables mises à disposition des passants.
Moins connu et plus surprenant encore, le marché couvert de Brick Lane. Quartier de l’East London, Brick Lane se trouve à deux pas du grand marché aux fleurs et rassemble dans un joyeux déballage les puces et vendeurs de vêtements et objets vintage très à la mode. Ancienne halle de briques et de poutres métalliques, immense bâtiment vitré, lumineux et vivant, le marché de Brick Lane est un lieu de rencontre, de partage, d’échange… mais avant tout un concentré de délices du monde.
Uniquement les dimanches un marché où l’on se régale avec les cinq sens
Dimanche 14h, le marché est plein à craquer, rempli d’affamés, venus seuls ou en famille, entre amis ou en couples, tous âges, origines, niveaux sociaux et culturels confondus, tous mélangés dans une joyeuse assemblée gourmande.
Autour d’un bar central proposant les boissons et les desserts, les stands présents ce jour offrent une diversité culinaire inimaginable, chacun faisant de son mieux pour attirer l’attention des chalands. C’est par l’odeur alléchés que l’on circule tout d’abord dans les allées, allant et venant entre les étals mexicain, libanais, espagnol, éthiopien, turque, belge, cubain japonais, italien, thaïlandais... - tiens, il manque la cuisine française ! – pour un premier repérage.
Puis vient le plaisir des yeux à découvrir les énormes casseroles fumantes, les crêpes, viandes ou raviolis crépitant sur des plaques chaudes, les grands bols de légumes prédécoupés, de sauces, de riz parfumés, et la dextérité des cuisiniers à préparer tous ces mets sous nos yeux gourmands.
Enfin, le plaisir de la bouche opère : il est de tradition en Grande Bretagne de faire goûter tout ce qui se vend et se prépare. Une cuillère par-ci, une fourchette par-là, avant de faire son choix. Et nous voilà chargés de deux belles assiettes complètes : une crêpe à la turque, pâte fine poêlée farcie d’épinards, de féta et de viande hachée, accompagnée de salade composée, absolument délicieuse et une galette japonaise confectionnée avec du fromage fondu et des légumes, surprenante et nourrissante, servie avec une boule de riz aux algues.
Avez-vous déjà mangé une assiette turque avec des japonaises se régalant de cuisine cubaine, tandis que des belges en bout de table dévorent des assiettes éthiopiennes ?
Une expérience culinaire riche en goûts et en rencontres du monde entier dans le pays des grands bretons qui sont décidément bien curieux et bien gourmets !
Emilie Schickel
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