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Label « Fait Maison » la guerre des chefs est-elle déclarée ?

Le titre de Maitre restaurateur Versus l'appellation « Restaurant de qualité » du rififi dans la gastronomie française

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Label « Fait Maison » la guerre des chefs est-elle déclarée ?

Label « Fait Maison » la guerre des chefs est-elle déclarée ?

Voilà seulement 4 jours que tous les médias ont repris en masse et pratiquement en intégralité le communiqué diffusé par l’AFP, lui-même réalisé en copier-coller du communiqué de l'annonce de la nouvelle initiative des 15 chefs du Collège Culinaire de France, pour la mise en place d'un nouveau label "restaurant de qualité".

Certains ont tout de suite crié haut et fort leur soutien à cette « audacieuse initiative », terme solidairement employé par le journaliste Périco Légasse, proche ami de certains chefs de ce Collège Culinaire de France, d’autres au contraire y voient une énorme supercherie, un label de plus, de quoi brouiller les pistes et ajouter de la confusion dans l’esprit des clients.

Restaurants : Combien font encore la cuisine ? Et comment en être sûr ?

Le plus édifiant dans ce débat c’est l’annonce et l’officialisation du chiffre alarmant des 80% des restaurateurs qui servent à leur clientèle des produits industriels, des plats prêts à l’emploi.  Une cuisine industrielle servie à une large clientèle sans aucune transparence quant à la composition des plats et des produits qui les composent, sans qu’aucune mention de « cuisine d’assemblage » ne soit faite à la carte, voire pire, des plats industrielles souvent cachés derrière la mention du « fait maison ».

L’horreur aujourd’hui pour le client qui se demande si son petit bistrot de prédilection lui sert des plats tout prêts. L’horreur également pour le petit resto de quartier qui se plie en 4 pour proposer du vrai « fait maison » et qui doit de plus en plus souvent supporter le regard suspicieux de certains de ses clients qui se demandent si tout est bien du « fait maison ».

Le règne de La République de la Malbouffe

Xavier  Denamur, restaurateur,  dénonçait déjà cet état de fait dans son film « La République de la Malbouffe » et s’inquiète, à juste titre de l’arrivée de ce nouveau label. Un label qu’il juge en total décalage avec les attentes actuelles des clients qui veulent surtout plus de transparence quant à la composition de leurs assiettes lorsqu'ils sont au restaurant.

Un nouveau  label qui n’a pour lui que peu de valeur,  remis par une élite autoproclamée de la gastronomie pour une élite de gastronomes. Et soulignant les relations, plus que privilégiées, qu’entretiennent certains des chefs de ce Collège Culinaire avec les acteurs de l’industrie agro-alimentaire.

Il dénonce un coup de pub médiatique pour ces chefs, Ducasse en tête, qui au lieu de s’associer à ce qui a déjà été mis en œuvre ont préféré rajouter du flou dans les esprits en créant leur petit Label à eux "restaurant de qualité".

Pour mémoire, et même si les journalistes n’en n’ont pas autant parlé, il existe  déjà  depuis 5 ans un label de « Maitre restaurateur », qui à l’instar de ce qui avait été fait pour les artisans boulangers, devaient mettre en avant les établissements qui proposaient du « fait maison ».

Cette appellation est décernée par un organisme officiel géré par l’état et concerne aujourd’hui plus de 2 500 établissements en France.

Du côté des chefs, Georges Blanc lui a fait part de sa désapprobation quant à ce nouveau titre sur le site Cuisinerenligne où il explique qu’il ne comprend pas « pourquoi il devrait payer un organisme certificateur pour prouver qu’il fait bien la cuisine, un organisme qui ne prendra même pas la peine de se déplacer et s’appuyant sur de simple déclaration ».

Comment expliquer au consommateur tout ce cafouillage autour de ce label « Restaurant de qualité » ou du titre « Maitre restaurateur » alors que même nos voisins italiens, peu réputés pour être les plus disciplinés, sont arrivés à imposer un label équivalent à notre Fait Maison dans les établissements qui proposent réellement de la cuisine maison avec l’obligation de mentionner sur les menus les plats préparés avec du surgelés ou du frais.

Espérons surtout qu'au final ces débats permettront à tous ces chefs de se retrouver sous une même bannière, celle de la qualité et du fait maison déjà instauré avec le titre de « Maître-Restaurateur », parce que pour le moment  cela ne fait que desservir la profession des restaurateurs en ajoutant un peu plus de suspicion de la part du consommateur. 


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