Ce jeudi 19 mars 2015 se déroulera partout dans le monde la première édition Good France avec plus de 1300 dîners proposés dans des restaurants répartis sur les 5 continents et ceci afin de célébrer la gastronomie française en invitant le public à partager un « dîner français ». Une journée pour rendre hommage à une cuisine française, une cuisine vivante, ouverte et innovante, qui véhicule des valeurs de : partage, plaisir, respect du bien-manger…
Goût de / Good France est organisé à l’initiative d’Alain Ducasse et du ministère des Affaires étrangères et du Développement international, le ministère de Laurent Fabius.
Mais pourquoi une telle opération ?
La gastronomie française a, selon certains, du plomb dans l’aile, elle ne ferait plus autant rêver et serait aujourd'hui détrônée, à en croire un certain classement made in Britain du "World’ 50 Best Restaurants", par des pays comme l’Espagne, le Danemark, la Norvège… Bref la France n’aurait plus sa place de leader.
Qu’à cela ne tienne, la France s’engage dans un coup de force mondiale pour imposer de nouveau sa suprématie dans le monde de la gastronomie. Mais en avait-elle vraiment besoin ?
Il est toujours bon de communiquer sur ses forces, et en matière de gastronomie la France brille depuis bien longtemps sur la planète culinaire, mais elle n’est plus la seule. Et fort heureusement, car cette suprématie l’avait peu à peu transformée dans les années 90 en belle endormie. Grâce à la concurrence des pays du Nord ou du Sud de l’Europe les curseurs ont été remis à 0 et ont quelque peu bousculé nos chefs français. Mais ceci n’a jamais remis en cause la suprématie de la cuisine française aux yeux du monde et surtout aux yeux des chefs du monde entier. Pour s’en convaincre il suffirait de connaitre le nombre de chefs étrangers qui sont venus faire leurs armes dans les brigades françaises ou auprès de chefs français dans leur pays ?
Oui, la France fait toujours figure de leader en matière de cuisine et les chefs du monde entier déclarent unanimement que les bases de la cuisine française sont toujours les bases de la haute gastronomie.
De plus, en France on peut voir émerger depuis une dizaine d'années une nouvelle génération de chefs mis en lumière par des guides comme le Fooding ou Omnivore (d'ailleurs le chef français le mieux classé dans les 50 Best est le chef Inaki Azpitarte, qui n'a toujours pas obtenu d'étoile au Michelin).
Donc non, d'une certaine manière, la cuisine française n’avait pas vraiment besoin de cette journée particulière pour briller dans le monde. Mais oui, les chefs avaient besoin de se sentir épaulé dans cette démarche revendicative de meilleure cuisine du monde.
Cette opération vient surtout apporter du crédit au titre du « repas à la française » inscrit depuis 2010 au Patrimoine Mondial immatériel de l’Unesco, et c’est certainement pour cette raison que cette initiative a été prise. Comme l’affirmait Laurent Fabius : « Le patrimoine de la France, c’est la cuisine, ce sont les vins, (…) le repas à la française est inscrit depuis 2010 au Patrimoine mondial de l’UNESCO, mais c’est un patrimoine qu’il ne faut pas seulement contempler ou glorifier ou savourer, c’est un patrimoine qu’il faut faire fructifier et mettre en valeur ».
Cette démonstration de force dans le monde entier, dans les ambassades françaises de 160 pays et dans 1500 restaurants permettra donc au plus grand nombre de déguster un repas « à la française ».
Ce Jeudi 19 mars tous les grands chefs français seront de la fête et un diner extraordinaire est prévu au Château de Versailles où sont attendus l'ensemble des ambassadeurs étrangers en France, pas moins de 650 convives qui se régaleront d'un dîner d'exception concocté par six grands chefs français, Marc Haeberlin, Joël Robuchon, Alain Ducasse, Gérard Passédat, Alain Dutournier et Guy Krenzer (Lenôtre).
En France, quelques exemples de la diversité dans l’assiette et dans les régions :
En Alsace, Thierry Schwartz (Le Bistro des Saveurs) et Marc Haeberlin (L’Auberge de L’Ill),
En Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Gérald Passédat (Le Petit Nice), Ludovic Turac (Une Table au Sud) et Marc de Passorio
(L’Esprit de la Violette)
En Midi-Pyrénées, Yannick Delpech (L’Amphytrion) et Pierre Lambinon (Le Py’R)
Sur l'île de Ré : Laurent Favier (Chai nous comme chai vous)
En Normandie, William Boquelet (L’Auberge de la Pomme) et Philippe Hardy (Le Mascaret)
A Paris, Akrame Benallal (Restaurant Akrame), Frédéric Vardon (39V), Jean Louis Nomicos (Les Tablettes), Stéphanie
Le Quellec (La Scène-Prince de Galles) et Pierre Sang (Pierre Sang In Oberkampf).
Plus d'information sur les restaurants participants sur le site de l'opération.
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