Et non, tout n’est pas rose dans le Saumon, comme le titre le magazine 60 Millions de consommateurs.
Après le scandale du saumon Norvégien en 2013, c’est au tour du saumon Bio de faire les frais de cette nouvelle enquête.
Avis de tempête sur le saumon Bio !
En collaboration avec l’émission Thalassa, qui diffusera ce vendredi 25 novembre un reportage sur la filière saumon, le magazine a analysé 10 pavés de saumon et 15 saumons fumés de supermarchés d’origine Norvège, Irlande ou Ecosse, conventionnels et bio, avec label rouge ou certifiés filière responsable.
Les critères d’analyse portaient sur différents points comme :
La matière grasse et le profil des acides gras dont les acides gras essentiels oméga 3 et oméga 6
La Mesure des teneurs en métaux : plomb, mercure, arsenic.
La mesure des teneurs de dioxines et PCB
Recherche de résidus de pesticides
Résidus de médicaments vétérinaires dont antibiotiques
Et enfin l’analyse sensorielle des 15 saumons fumés avec l’aide de 60 consommateurs réguliers de ce produit.
Premier constat : L’élevage conventionnel plus vertueux en terme de contamination que le Bio !
Cette étude révèle deux choses : que les saumons conventionnels vont mieux qu’il y a deux ans et que les saumons bio, surtout les frais, sont plus contaminés que les conventionnels ! Incroyable mais vrai selon les chiffres édifiant de cette étude !
La contamination en métaux, comme le mercure – mais bien en deçà de la limite réglementaire - et plus surprenant de l’arsenic, est plus forte pour les saumon frais bio du panel, tous issus des rayons de supermarchés (Olsen, Casino Bio, Monoprix Bio et Nature Océane).
Ces polluants, surtout l’arsenic, sont présents dans la nature, et donc contenu dans la chair de poissons sauvages. Leur présence dans les poissons d’élevage viendrait de la nourriture, composée en partie de farines et d’huiles animales, issues de poissons sauvages susceptibles d’accumuler ces résidus.
Ce sont donc les farines de poisson, riches en protéines, qui sont ici pointées du doigt !
Mais les dégâts ne s’arrêtent pas là. Avec les huiles de poissons, les experts nous révèlent que les saumons ingèrent des dioxines et des PCB reconnus cancérogènes avérés pour l’homme par le Centre International de recherche sur le cancer (Circ) ainsi que des perturbateurs endocriniens. Mais rassurez-vous, bien en dessous des seuils règlementaires nous précise t-on !
Sur ce critère malheureusement ce sont encore les saumons Bio qui présentent la plus forte concentration, ceci s’expliquant par le fait que la part de ration animale dans l’alimentation des saumons, s’avère plus importante en élevage bio qu’en conventionnel.
Quatre résidus de pesticides dans le saumon Bio
Côté pesticides, vous l’aurez compris ce n’est pas mieux. La règlementation européenne ne mentionnant pas de limites maximales de résidus pour les poissons – et oui, c’est dingue non ? – 60 Millions consommateurs s’est basé sur celles fixées pour le lait (les plus faibles limites sur les produits d’origine animale) et résultats, selon les pesticides, la contamination atteint 50% de cette limite et jusqu’à 100% pour un pesticide. Des pesticides de type organochloré interdits depuis plusieurs années, mais toujours présents dans le milieu naturel.
Bonne nouvelle, pas de résidus médicamenteux !
L’usage d’antibiotique en aquaculture n’est plus automatique. En dehors de la marque Nature Océan, aucun résidu médicamenteux n’a été décelé dans cette étude. Ouf, un point positif !
Un classement qui met le saumon frais Lidl sur la plus haute marche !
Pas besoin de dépenser des mille et des cents pour bien manger… En effet au vu de ces différents critères, nutrition, contamination, les patrons de chez Lidl vont pouvoir déboucher le champagne et se gargariser d’être les premiers de ce classement avec un 18/20 et le prix le plus bas, 16€ le kilo, soit 4,50€ le pavé de saumon frais. Ici point d’évaluation de goût !
Sur la deuxième marche trois ex-aequo avec 17,5/20, le saumon Loc Marée vendu chez Aldi (16€ le kilo), le Poissonnier commercialisé chez Auchan (23,20€ le kilo) et le saumon frais chez Cora (25€ le kilo). Le troisième étant le saumon Filière Qualité de Carrefour (27€ le kilo) avec un 16,5/20. Tous ces saumons proviennent de Norvège.
En queue de classement, les saumons bio bien sûr, excepté celui vendu sous la marque Olsen en provenance d’Irlande qui, avec un 12/20 s’en sort plutôt bien.
Les saumons qui n’obtiennent pas la moyenne, vous l’aurez deviné, sont tous bio et vendus à des prix bien plus élevés que ceux en tête de classement. Le Casino Bio avec un petit 9,5/20 et qui affiche un prix 35,80€ le kilo, Le Monoprix Bio obtient 8,5/20 mais se place sur le podium des prix les plus chers avec un saumon frais à 41,10€ le kilo, battu par le saumon d’Ecosse Label Rouge Pomona Terre Azur qui lui monte à 50€ le kilo.
A bannir de vos frigos, le saumon frais de Nature Océane (Irlande) qui, en plus de sa contamination aux métaux, dioxine, PCB et pesticides, est le seul a présenter des résidus de médicaments et qui pour couronner le tout fait partie des plus chers, 39,60€, un comble !
Le saumon fumé, moins contaminé !
Une différence qui s’explique par le mode de préparation. Le saumon fumé étant débarrassé de sa peau, de sa partie ventrale et dorsale qui sont riches en tissus graisseux cela conduirait à une diminution de l’ordre de 50% des apports contaminants.
Saumon fumé, c’est le goût fait toute la différence !
Pour le saumon fumé, l’étude porte donc également sur le goût (50% du critère dans ce classement) et ce sont 60 testeurs, grands amateurs de saumon, qui ont testé pour nous 15 saumons fumés que l’on peut trouver dans les rayons de supermarchés et cette fois ils ont tous la moyenne !
Un seul a obtenu la mention « très bon », il s’agit du saumon « U saveurs » en provenance d’Ecosse, sa texture, ni trop grasse ni trop sèche et sa couleur ont convaincus les testeurs.
Et là aussi surprise côté le prix, qui une fois n'est pas coutume, n’est pas gage de qualité, mais pour certains fleurent plutôt l’arnaque, comme ce saumon Kaspia (Norvège) qui arrive en dernière position (12/20) avec un saumon fumé vendu à 106,30 € le kilo, alors que sur la première marche, le saumon Kristen (Norvège) est commercialisé à 39,30€ le kilo.
Avec ses 17,50€ le kilo, le saumon le moins cher du panel, Ocean Sea (Norvège) de chez Lidl, obtient la note de 15/20 et se trouve donc juste au pied du podium.
Du côté des marques les plus connues, on retrouve le saumon Delpeyrat (Ecosse) à la deuxième place ex-aequo (16/20) avec U Saveur et à un prix doux, puisqu’il est proposé à 22,80€ le kilo.
La palme du prix le plus élevé revient au saumon vendu sous la marque Pétrossian, à 180€ le kilo et qui n’a donc pas convaincu les testeurs côté goût se retrouvant (avec tout de même 14,5/20), dans la seconde moitié de ce classement. Rien ne semble donc justifier ce prix très élevé, si ce n’est le prestige de la marque...
Quant à la marque Labeyrie, le roi des rayons de supermarchés au moment des fêtes, il se place juste derrière Pétrossian, avec un 14/20. Son saumon d’Ecosse, proposé au prix raisonnable de 29,90€ le kilo, n’ayant pas emballé plus que ça les testeurs.
Pour conclure cette enquête, la rédaction de 60 Millions de Consommateurs donne quelques conseils pour éviter la déception, comme éviter les saumons avec la mention « ne pas recongeler », car il s’agit implicitement de saumon qui ont déjà été congelés, privilégier les saumons « salage au sel sec » pour éviter ceux salés par injection de saumure, les consommer assez rapidement, maximum 3 semaines après la date de fabrication et veiller à ce que la couleur soit uniforme.
Vous voilà maintenant mieux informé, ou tout bonnement dépité, pour faire les bons choix quand sonnera l’heure des courses de vos repas de fin d’année !
Et ne manquez pas ce vendredi 25 novembre à 20h55 sur France 3, l'émission Thalassa qui diffusera un reportage "Planète saumon : Enquête sur le poisson préféré des Français."
L'enquête complète sur le Saumon est dans le numéro de décembre 2016 de 60 Millions de Consommateurs 4,60€ en kiosque dès le 24 novembre avec au sommaire un menu spécial fêtes.
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*Chiffre tiré d'une enquête CSA
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