Nous l’avons rencontrée dans son appartement parisien au cœur du quartier bouillonnant de Mabillon. Son intérieur est un véritable « show-room », photos aux murs, décoration, meubles… sont le reflet de son travail de photographe-plasticienne. La plus remarquable, sa cuisine où une reproduction géante d’une de ses photos, des raisins par transparence, recouvre l’ensemble des placards et donnent à cette pièce des tons verts gourmands qui invitent tout de suite au repas. Pas étonnant quand on sait avec quel grand chef elle partage sa vie.

Installés dans son salon autour d’un café posé sur une table basse, dont le plateau est fait d’un motif photographique d’un banc  de poissons vu par Mathilde, encore une œuvre originale que l'on verrait bien chez nous, Mathilde se livre tout naturellement et tout simplement aux jeux des questions-réponses.

C’est donc ici qu’elle vit et travaille, dans cet appartement lumineux où une pièce est dédiée à son studio photos, et ses bureaux nichés au fond du couloir. Entourée d’un assistant et de stagiaires, tous ravis de partager avec elle ses recherches, ses découvertes, son talent, son travail, autour de la table lumineuse qui lui sert de fond pour ses sujets.

Mathilde de l'Ecotais photographe plasticienne en plein travail ®ludovic le guyader

La photo, Mathilde n’y est pas arrivée par hasard, son père rédacteur en chef de l’Express, lui a transmis  très tôt le virus du journalisme. Mais ce n’est pas avec sa plume qu’elle veut s’exprimer, c'est derrière la caméra.  A 19 ans, sans diplôme mais avec une volonté d'acier, elle devient photoreporter pour l’AFP puis pour Sygma et enfin l’Express. Sa première grande histoire de cœur l’a fait s’envoler pour les  USA où elle restera 6 ans. Là-bas elle continue son métier de photographe reporter, sur le terrain d’abord en suivant les Gangs de Los Angeles, puis, après avoir vu un jeune se faire tuer sous ses yeux, elle décide de prendre la tangente et prend le chemin des studios d’Hollywood pour devenir photographe de plateaux, un métier plus sûr pour une jeune maman.

En 2001, sa rupture marque son retour en France avec ses 2 filles et surtout le besoin de remettre vite les pieds à l’étrier. Un ami lui parle alors du Chef Alain Ducasse qui recherche un photographe pour réaliser un ouvrage de cuisine différent. Elle fonce et elle est sélectionnée. C’est ce regard un peu décalé et sa vision très particulière de la cuisine qui plaisent à Alain Ducasse. Ils feront ensemble 2 livres « Le grand livre des desserts et pâtisseries » et « le grand livre de cuisine bistrot, brasseries et restaurants de tradition ».

Ces expériences lui donnent envie d’aller plus loin dans la photographie culinaire et elle se met en tête de travailler avec un chef qui, comme elle, a une vision décalée de la cuisine. Elle pense d’abord au Chef espagnol Ferran  Adrià, le maître de la cuisine moléculaire à l’époque, mais pour des raisons pratiques son éditeur lui propose de rencontrer  un chef Français qui commence à faire parler de lui. Un chef qui, comme elle, déstructure les aliments pour leur donner une deuxième vie, le chef Thierry Marx.


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