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Het Vliegend Tapijt, un restaurant atypique en Belgique

A une trentaine de kilomètres de Lille, le chef Felix Francois à repris les rênes de ce tapis volant pour embarquer les gastronomes dans un voyage au coeur du terroir Flamand.

Het Vliegend Tapijt, un restaurant atypique en Belgique

Het Vliegend Tapijt, un restaurant atypique en Belgique

Dans la banlieue de Courtais, la petite ville de Marke abrite depuis 1985 le restaurant Het Vliegend Tapijt (Le Tapis Volant). D’abord restaurant gastronomique classique, la cuisine a progressivement évolué et plus particulièrement depuis 2011 quand Felix François – épaulé par son épouse Nel Desmet – a repris l’activité de ses parents.

Comme bien souvent, ne vous fiez pas aux apparences. Ce restaurant, située en bord de route, ressemble plus, aux premiers abords, à un pavillon de banlieue qu'à une table gastronomique. Soyez curieux et poussez la porte.
A l'intérieur, l’établissement n’est pas bien grand, deux salles aux murs bruns et à la décoration rétro pour quelques vingt tables, une terrasse et un bar tapissé d’une immense carte géographique (histoire de vous inviter à un voyage épicurien ?).

C’est au bar que nous nous installons dans un premier temps. Le choix se porte sur une coupe de champagne Laherte frères (8 euros). Nous sont servis une mousse bien relevée de jambon et petits pois, un maïs grillé et crème aigre simple mais de bonne facture ainsi qu’un guacamole et crabe de la mer du Nord.

La menukaart (carte) nous est présentée, rédigée uniquement en néerlandais. Peu importe dans la mesure où le personnel est bilingue. Deux formules s’offrent : menu vins inclus (40, 50 ou 60 euros pour 3, 4 ou 5 services) ou à la carte, avec néanmoins possibilité de combiner.

Il est temps de passer à table.

Commençons par les voorgerechten (entrées). "Jonge prei met garnalen en parmezaan", jeune poireau aux crevettes et parmesan (20 euros à la carte). Association étonnante mais judicieuse, avec des crevettes de belle qualité. Un mélange de saveurs bien mises en valeur. Lamszwezeriken met girolles, tuinbonen, artisjok en peterselie, comprenez un ris d’agneau accompagnés de girolles, fèves, artichaut et persil, (23 euros à la carte). Des ris cuits à point, goûtus.
Et pourquoi pas un vin blanc sur les ris ? Le domaine Boisson Cairanne cuvée 'Exigence’ blanc 2011 (34 euros) fait montre de fraîcheur et de délicatesse.

Suivent les hoofdgerechten (plats principaux). "Tarbot met artisjok, girolles, nieuwe aardappelen en een vinaigrette van tomaat", un turbot accompagné d’artichaut, girolles, pommes de terre nouvelles et une vinaigrette de tomate (32 euros). Cuisson précise, rien à redire. Rundsvlees 3 weken gerijpt met girolles, tuinbonen, ui en krielaardappelen, viande de bœuf maturée trois semaines accompagnée de girolles, fèves, oignon et pommes de terre sautées (30 euros). La viande fond, on savoure le gras, le tout bien mis en relief par le gros sel et le poivre. Copieux qui plus est.
Sur ce dernier plat, j’avoue m’être fait plaisir, en parfait accord avec mon convive… et son poisson. Bodega Barranco Oscuro, cuvée "Rubaiyat" vino tinto de España 2010 (58 euros). Quelle claque que cette 100 % syrah !

Nous faisons l’impasse sur les nagerechten (desserts) : nous avons mangé à satiété. On se limitera aux mignardises artisanales "maison", histoire de compulser la wijnkaart (carte des vins).

 Côté vins :

Le choix est éclectique, qu’il s’agisse des régions ou encore des approches, mais avec – sur ce dernier point - une nette tendance à l’agriculture à tout le moins biologique.

D’abord les mousserend (vins effervescents) : j’ai pointé le champagne Bourgeois-Diaz (06) Brut Nature (54 euros).
Suivent les rode klassiekers (vins rouges classiques) : château Haut-Bages Averous Pauillac 2006 (95 euros) ou château Latour-Martillac Graves 2010 (85 euros) pour satisfaire les palais "conventionnels". Sont d’autre part proposés Fanny Sabre Bourgogne 2014 (39 euros) et Pommard 2012 (95 euros).
Pour ce qui est des witte klassiekers (vins blancs classiques), on trouvera son bonheur avec un château de Béru  Chablis 2013 (48 euros) sans oublier Nicolas Joly cuvée "les vieux clos" Savennières 2014 (70 euros).
Mais la carte des vins se veut aussi plus audacieuse, plus inusuelle. On commence avec les rode terroir wijnen (vins rouges de terroir) : un domaine de l’Escarpolette (Ivo Ferreira) cuvée "la petite crapule" vin de France rouge 2014 à la finale gourmande (48 euros). Ou encore azienda Cos épage nero di lupo Indicazione Geografica Protetta Terre Siciliane 2014 (44 euros). Ici, les frontières s’élargissent vers l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne ou encore le Portugal.
Envie de witte terroir wijnen (vins blanc de terroir) ? Il faut absolument tester kmetija Štekar cuvée ‘Prilo’ cépage rebula issu de la deželno vino Priznano Geografsko Oznako Brda 2007, un étonnant mais succulent vin orange sec slovène (42 euros).

En conclusion de ce repas, la cuisine se montre inventive tout en gardant indéniablement un côté "terroir" : quantité, qualité et une pointe d’inventivité se côtoient.
On ne peut qu’apprécier un travail de produits saisonniers acquis de préférence auprès des producteurs locaux. Quant aux flacons, vous l’aurez compris, ils détonnent parfois mais toujours sous le sceau de la qualité.

A noter : pas de menu 3 services le soir les vendredis et samedis. Le samedi soir : pas de carte. Du mardi au vendredi : lunch à 25 euros (entrée et plat principal) ou 30 euros (dessert en sus). Possibilité de réserver via le site.

 


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