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Jeannette ou le fabuleux destin d’une biscuiterie normande

Elles font aujourd’hui partie du patrimoine normand, mais sans la pugnacité de ses employé-e-s, la volonté de son repreneur et la solidarité de tous, ces délicieuses madeleines auraient fini en miettes !

Jeannette ou le fabuleux destin d’une biscuiterie normande

Jeannette ou le fabuleux destin d’une biscuiterie normande

Jeannette 1850, la plus ancienne biscuiterie normande

Une histoire intimement liée à Caen, depuis sa création en 1850 par la Maison pâtissière Mollier. Elle est ensuite reprise en 1927 par Lucien Jeannette qui lance les Madeleines qui portent encore son nom. Les affaires sont alors florissantes et dans les années 70 il cède la biscuiterie aux frères Vinchon qui la développent passant de 15 salariés à 240 et produisant jusqu’à 7 000 tonnes de pâtisserie par an. Une expansion qui attire les grandes multinationales et quand en 1986 le groupe Gringoire-Brossard s’empare de la société, les Jeannette signent leur fin en produisant des madeleines industrielles. Après un long combat et malgré de nombreux repreneurs, Jeannette baisse le rideau en 2013 faute de repreneur sérieux.

Image d'Archives Madeleines les Jeannette

Vers une nouvelle fournée

Difficile de croire qu’il y a 5 ans l’entreprise normande créée en 1850 mettait la clé sous la porte… Deux ans de lutte plus tard, sous l’impulsion de George Viana et avec le soutien des Jeannette, l’entreprise réécrit une nouvelle page de son histoire.

Après bien des péripéties, ce « miraculeux » repreneur trouve enfin un financement participatif, aménage un nouveau local, et avec l’aide de 8 ancien-ne-s salarié-e-s, sort en septembre 2015 la première fournée de madeleines. En à peine 3 ans, l’entreprise voit son effectif passer de 8 à 32 salarié-e-s, sa production de 600 Kg par jour à 2 tonnes sur 2 sites de production. Un savoir-faire reconnu et salué par le gouvernement qui leur remet en novembre 2017 le prestigieux label « Entreprise du Patrimoine Vivant ». Une reconnaissance collective et individuelle des salarié-e-s qui sont d’autant plus fier-e-s de participer à cette résurrection.

La vraie Madeleine Les Jeannette

Madeleines Les Jeannette, la qualité avant tout !

Tradition, originalité et gourmandise, ces valeurs animent toujours les « Jeannette », majoritairement des femmes, qui confectionnent ces petits gâteaux moelleux avec les techniques d’autrefois. Ainsi les madeleines sont encore démoulées à la main et des femmes interviennent à chaque étape de la production. Mais les secrets de fabrication restent bien gardés. Pour permettre à l’entreprise de partir sur de nouvelles bases, les madeleines sont fabriquées avec des ingrédients de qualité comme le pur beurre d’Isigny AOP et les œufs frais de poules élevées en plein air à Lisieux, des choix qui leur donnent ce goût unique et inégalable. Aujourd’hui 28 parfums différents sont à la carte, des plus classiques, Amande, Pistache, citron aux plus originaux, Café, Gingembre, Rose-Framboise, Yuzu, Amanatsu et ceux nécessitant une technique de fabrication particulière comme la madeleine cœur chocolat ou depuis peu des Madeleine Bio. Fini le traditionnel conditionnement en sachet, la nouvelle madeleine Jeannette prend place dans un écrin aux courbures raffinées.

Interview de George Viana

Ancien cadre d’une grande entreprise, il a tout sacrifié, salaire confortable, train de vie et même sa maison pour se consacrer à la renaissance des Jeannette.

Pourquoi avoir décidé de vous investir dans ce combat ?

C’est dans la presse que j’ai découvert l’histoire des Jeannette. J’ai été touché par leur combat pour sauvegarder leur outil de travail et leur emploi. Je me suis alors intéressé à l’entreprise et comme d’autres j’ai déposé un projet de reprise au Tribunal de Commerce. Il a été retenu car j’étais le seul à vouloir réellement sauver cette entreprise, son histoire et ceux qui l’ont faite.

Quels ont été les principaux obstacles ?

Le financement bien évidemment. Aucune banque n’a voulu me suivre. Au départ je recherchais près de 2 millions, j’ai dû revoir mes ambitions à la baisse, mais même avec cela aucune ne voulait me soutenir. J’ai alors pensé au financement participatif et là aussi j’ai trouvé porte close car je demandais trop. Au final une seule a bien voulu nous soutenir et accepté mon pari fou de lever 50 000 euros. En 2 mois nous avions récolté 100 000 euros auprès de 2000 contributeurs, un record. J’ai donc pu racheter la marque, trouver un lieu et investir dans un four professionnel pour redémarrer la production.

Quel est le produit le plus emblématique ?

La Madeleine Nature, réalisée avec de bons ingrédients, beurre d’Isigny AOP et œufs frais a au départ été commercialisée avec une marge réduite. Nous voulions faire un geste vers les petits contributeurs attachés à la biscuiterie, et permettre ainsi au plus grand nombre de pouvoir continuer à se faire plaisir avec de bonnes Madeleines moelleuses à un prix abordable. Elle représente aujourd’hui 60% des ventes.

Celle dont vous êtes le plus fier ?

La recette de la Madeleine Rose-framboise. Son subtil parfum accompagne divinement un bon champagne !

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