Monsieur Septime :
Revenons au sens premier du terme, « l'alter » c'est autre chose, quelque chose de différent. C'est une façon de travailler différente pour des vignerons qui ont voulu se démarquer de l'uniformité offerte par le rendement et le marketing.

C'est souvent de leur part un choix personnel et donc éthique de ne pas vouloir se laisser écraser par l'imposante et jusqu'au boutiste grande distribution. Dans les années d'après guerre, la promesse d'une abondance à moindre coût est une aubaine pour les consommateurs. Mais aujourd'hui ce système de vente dont le seul argument est le prix bas, est devenu fou. Les marques de distributeurs sont venues accélérer ce marché du moins disant où seul le coût de revient est prix en compte. Tromperie sur la marchandise (des tendons de cheval pour de la viande de bœuf haché par exemple), producteurs étranglés par des acheteurs sans état d'âme, le rêve consumériste s'est transformé en cauchemar.

Par chance la prise de conscience des consommateurs et des producteurs, plus particulièrement des vignerons dans le cas présent, s'est faite simultanément. Le désir de produire en accord avec son environnement, être fier de son travail, apporter du plaisir à ses clients ont tout de suite trouvé un écho chez les consommateurs les plus avertis. On veut nous faire croire que le marché dicte ses lois.

Nous pensons bien au contraire que le marché est la résultante de choix individuel parfois dicté par un égoïsme hédoniste ou par l'intérêt commun. Par conséquent c'est au consommateur de créer une offre qui répond à son besoin de sens : le local, les circuits courts de distribution, la sauvegarde de l'environnement, des entreprises à taille humaine, un monde plus juste, sont au bout de notre porte-monnaie. L'alter-vin n'est pas un, il est pluriel, chaque destin d'homme par ses choix est unique. C'est  cette diversité qui en fait la richesse.

Pourquoi « alter-vin » est-elle une marque déposée ?

Laurent Baraou et Monsieur Septime :
Ne nous voilons pas la face, la prédation est devenue un mode de vie pour de nombreux industriels ou faux communicants. Nous ne souhaitions pas que « alter-vin » soit récupéré par un gros opérateur qui n'aurait pas hésité lui à déposer la marque pour estampiller des bouteilles d'un mauvais vin. Nous gardons ainsi la maîtrise du concept et un droit de regard sur ce que l'on peut appeler un « alter-vin ». C'est aussi un excellent moyen d'éviter que le terme soit détourné involontairement du sens que nous lui donnons par un usage abusif et banalisé.


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