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Sur la route de l’absinthe

La fée verte si longtemps interdite est devenue un projet touristique transfrontalier entre la France et la Suisse

Sur la route de l’absinthe

Sur la route de l’absinthe

La Franche Comté est une région de France assez méconnue pour tout ce qui touche les plaisirs de la table. Encaissée à l'est du pays, seuls le fromage Comté et la saucisse de Morteau ont su gagner grâce aux yeux des gastronomes, bien que la plupart soit incapable de donner la région d’origine de ses deux spécialités.

Pourtant la Franche-Comté est une grande région touristique avec une culture culinaire riche !

Renouant avec son passé sulfureux, la région propose de découvrir le pays en suivant un fil rouge, celui de l'absinthe. Pour l'occasion, réconcilié avec les Suisses du Val-de-Travers, l'ensemble des acteurs du tourisme et de la gastronomie aussi bien franc-comtois qu'helvétiques se sont associés autour d'un projet ambitieux : la Route de l'Absinthe.

Portée par la ville de Pontarlier, côté France, et l’Association suisse « Pays de l’absinthe », la Route de l'Absinthe est une route touristique lancée en 2009, invitation à découvrir le patrimoine de la région entre Pontarlier et Val-de-Travers.
Depuis l’interdiction de 1910 (1915 en France), les distillateurs d’absinthe entre dans la clandestinité, une spécialité suisse alors qu’à Pontarlier on préfère se diversifier.

Lorsqu’en 1988, l’Union Européenne autorise à nouveau la production d’absinthe (la loi de 1910 est abrogée en 2005 pour la Suisse) si son taux de thuyone est inférieur à 35 milligrammes, les distilleries quittent la clandestinité et ouvrent boutique.

Malheureusement elles proposent une absinthe plus proche du goût anisé moderne qui a peu de chose à voir avec l’absinthe consommée avant son interdiction. Un savoir faire s’est perdu !

C’est un américain, Peter Schaf, passionné par la fée verte, qui exhume de veilles recettes et relance ainsi la production, mais ça c’est une autre histoire.

l’absinthe n’est que le prétexte d’une balade gourmande et historique.

Le projet touristique couché sur le papier dès 2006, se concrétise par une association en 2008 et est inauguré en 2009. La Route de l’Absinthe fait bien sur la part belle à la boisson maudite et à son industrie : cultures, séchoirs, distilleries et aussi ... les sites de contrebande. Véritable invitation à découvrir cette région transfrontalière, l’absinthe n’est que le prétexte d’une balade gourmande et historique.
Côté français, avant d’attaquer le voyage, on fera la part belle aux vins du Jura qui malgré une typicité déconcertante pour un néophyte montrent une richesse incroyable. Les domaines sont nombreux et sont les témoins directs d’une viticulture dynamique qui a su se renouveler. Cavarodes, Dolomies, La Pinte, Octavin, Tissot, Tournelle etc... que du bio, que du bon !

Pour l’absinthe, un arrêt s’impose à la distillerie Emile Pernot afin de déguster une absinthe Vieux Pontarlier (65°) diluée à l’eau fraîche mais de préférence sans sucre. Les amoureux de gourmandises trouveront leur bonheur chez le Chocolatier Scheuber avec ses chocolats parfumés à l’absinthe ou se délecteront des macarons du Maître Artisan de chez Simplement Chocolat. Charcuterie et Comté (12 mois d’affinage au minimum) sont aussi de la partie.
Côté suisse, si un passage à la distillerie Fatan est obligatoire, afin de découvrir et goûter une collection d’absinthe impressionnante, on retiendra surtout la distillerie La Valote Martin de Francis Perrin et sa « verte » qui normalement est plutôt la marque de fabrique des distilleries françaises.
La Route de l’Absinthe s’enrichit d’année en année. 2013 voit l’ouverture d’un sentier pédestre franco-suisse balisé permettant aux marcheurs de relier Pontarlier à Noiraigue en Suisse. Une belle balade d’un peu moins de cinquante kilomètres.

Toutes ces bonnes adresses sont à retrouver dans la brochure historique de la Route de l’Absinthe disponible gratuitement dans les points infos de la Route ou sur le site internet.


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