Viva el aguacate !
Les avocats mexicains débarquent en France sur les étals de septembre à décembre et au Mexique à Uruapan, dans l’état de Michoacan (80% des avocats mexicains viennent de cette région), une ville connue pour être « La capitale mondiale de l'avocat », se déroule tous les ans durant 3 semaines, de fin novembre à mi-décembre, un festival qui lui est entièrement dédié « la Feria del Aguacate ». Spectacles, animations, concerts, artisanat local et bien-sûr marché gourmand sont au programme. Avec chaque année le clou du spectacle la réalisation du plus gros guacamole du monde, un des plats les plus emblématiques du pays !
Apparu en Amérique Centrale 8000 ans avant J.C.
Fruit de l’avocatier, Persea americana, de la famille du laurier, celui-la même qui parfume nos plats, on dénombre 3 variétés primitives d'avocats (mexicaine, guatémaltèque et antillaise) qui se différencient surtout par leur peau qui peut être claire ou sombre, fine ou épaisse, lisse ou rugueuse, et par l'adhérence du noyau (biologiquement un pépin). La découverte de noyaux fossilisés dans des grottes de la vallée de Tehuacan, ainsi que des reproductions de ce fruit sur des tombes précolombiennes, attestent de sa consommation et de sa culture chez les Aztèques et les Mayas du Mexique 8000 ans avant J.C.
De l’empire Aztèque à la cour d’Espagne
L’avocat figure en bonne place parmi les présents offerts à l’explorateur espagnol Hernan Cortés. Le chroniqueur qui l’accompagne décrit alors l’avocat mûr «comme du beurre… au goût délicat et crémeux».
Les conquistadors sont à l’origine de son extension dans le monde en le propageant d'abord dans les Caraïbes et sur toute l’Amérique centrale et latine. Ce sont également qui l’introduisent en Europe au XVIIème en le rapportant à la cour d’Espagne.
Une étymologie qui remonte aux indiens
Le mot avocat vient du mot « ahuacatl » qui signifie testicules en nahuatl, une langue indienne d’origine Aztèque. Un nom plutôt étonnant qui fait bien sûr référence à sa forme ovale. Ahuacalt devient par déformation aguacate pour les espagnols puis avocate en franchissant les Pyrénées au XVIIème siècle pour devenir avocat au XVIIIème siècle.
Une variante chez les anglo-saxon, sans doute inspirée par sa robe violacée à écailles et son aspect en forme de poire, qui le surnomment « alligator pear ».
Greffé par un américain
Il est aujourd’hui l’avocat le plus consommé dans le monde et doit son nom à un facteur californien, Rudolph Hass. Il développe et fait la promotion de cette nouvelle variété d’avocat à la chair blonde, crémeuse et ferme à la fois, avec un petit goût de noisette qui rencontre très vite le succès des consommateurs. Ses bons rendements et sa meilleure conservation vont lui permettre de dépasser très vite celui du Fuerte lisse et vert, variété dominante à l’époque. Fier de sa création, il lui donne son nom et dépose un brevet en 1935. Belle réussite en effet puisque aujourd’hui la variété Hass représente près de 80% des avocats consommés dans le monde.
Introduit en France par un épicier
Même si l’avocat était déjà connu en France, sa commercialisation a vraiment débuté dans les années 50 en faisant une timide apparition sur les étals d’un épicier parisien, Paul Corcellet, installé rue des petits champs à Paris. Il est à l’époque le seul à proposer de l’avocat dans la capitale en provenance de Côté d’Ivoire et de la Corse. Considéré comme trop cher à l’époque il ne connaitra un vrai succès qu’à partir des années 80 avec l’essor des restaurants Tex-Mex à Paris.
Dégusté en fruit aux Antilles
Même si en Europe on le consomme généralement en hors-d’œuvre ou comme un légume cuit à la plancha en Australie, pour les botanistes il n’y aucun doute, l'avocat est l'ovaire d'une fleur qui enfle démesurément. C'est donc bien un fruit et c'est tel que le mangent les créoles, qui le sucrent puis ajoutent rhum ou citron.
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