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Restaurant Le Trumilou, Paris 4

Découvrez un décor kitch de bistrot des années 60 et une cuisine traditionnelle généreuse faite maison au cœur de Paris

Restaurant Le Trumilou, Paris 4

Restaurant Le Trumilou, Paris 4

Quand on pousse la porte du Trumilou, on se retrouve dans un lieu hors d'âge. Une peinture délavée, les tables en formica, les sièges en bois, un carrelage délavé un peu ringard vous plongent dans un bistrot de province des années soixante. Le flipper à l'entrée, les livres et les pistes de jeu qui s'entassent sur le piano, une déco kitch à la casserole de cuivre viennent amplifier cette impression que le temps s'est arrêté dans ce lieu.

Mais bien heureusement ce Chemin de Traverse parisien ne reste pas accessible qu'aux initiés bien au contraire; que Londres garde ses magiciens et Paris, ses gastronomes. Planté à proximité de l'Hôtel de Ville entre le pont d'Arcole et le pont Louis-Philippe, mais malheureusement un peu en retrait, on rentre par hasard au Trumilou un jour de pluie pour se réchauffer. On y revient par la suite pour apprécier une cuisine traditionnelle mais surtout partager un moment de convivialité avec cette famille si attachée au Cantal qui mène ce restaurant avec entrain et passion.

Une femme originaire du Cantal ouvre ainsi Le Trumilou, du nom d'une forêt proche de son village natal

A la tête du restaurant deux frères, Alain et Thierry Charvin ainsi que leur épouse. Thierry est le chef cuisinier et le reste de la famille travaille en salle. Le lieu se veut avant tout familial et convivial. La cuisine pioche dans le répertoire de la gastronomie française sans la réinventer mais en proposant des plats bien faits et que l'on mange avec beaucoup de plaisir.

1964, c'est l'époque où l'Auvergne monte à Paris chercher du travail et le travail ne manque pas. Une femme originaire du Cantal ouvre ainsi Le Trumilou, du nom d'une forêt proche de son village natal. Le restaurant trouve vite ses marques auprès des bougnats de la capitale. En 1986, le beau-père d'Alain Charvin rachète le restaurant et y met à sa tête sa fille Corinne et son mari, Alain. Très vite la famille rejoint le couple; cette empreinte familiale donne le véritable cachet du restaurant.

cette empreinte familiale donne le véritable cachet du restaurant.

Si depuis de nombreuses années le canard au pruneaux et le ris de veau sont les spécialités de la maison (avec de longues discussions afin de savoir qui fait le meilleur ris de veau dans la famille), la carte change fréquemment selon les arrivages à Rungis. Car depuis de nombreuses années, la fierté du restaurant est d'avoir acheté un combi pour aller deux fois par semaine faire les courses au marché de gros. Là bas, si l'agneau est parfois acheté entier, le débit du restaurant est insuffisant pour permettre d'écouler les bas morceaux d'un bœuf. Les filets sont tout de même achetés d'un seul  tenant soit deux filets de 3,5 kg par bœuf et découpés en cuisine au retour.

Les frères Charvin se placent dans une logique de long terme et préfèrent lier des liens de partenariats avec leurs fournisseurs ce qui leur garantit à la fois une stabilité des prix d'achats et un bon rapport qualité/prix. Réussir à se fournir dans un budget raisonnable relève souvent du numéro d'équilibriste. La carte des menus évoluent ainsi de semaine en semaine convainquant une clientèle à la fois étrangère et française.

C'est simple et bon !

Le bar grillé avec son accompagnement de grosses rondelles de carottes cuites (des vraies carottes et non pas un quelconque surgelé) et d'haricots plats est l'exemple de cette simplicité mais qui pourtant est très plaisant à manger. Pas de four micro-onde en cuisine, si nécessaire les plats sont mijotés plusieurs jours.

Pour la carte des desserts, là aussi rien de remarquable, pourtant si un jour vous avez l'occasion d'être dans le quartier n'hésitez pas à venir goûter un dessert comme cet œuf à la neige accompagné d'une crème anglaise maison et habillé d'amandes grillées et de quelques gouttes de sucre caramélisé. Une vraie gourmandise.

La carte de vin fait honneur au Saint-Pourçain mais l'amateur préférera certainement la cuvée Silice de Béatrice et Pascal Lambert du domaine Les Chesnaies (21€), une bouteille parfaite pour se régaler d'un vin simple et bien fait.

Cette ambiance surannée, les plats sont même servis dans un service inox des années soixante-dix, et le caractère familial de l'établissement ont fait du Trumilou un lieu magique qui a su convaincre le simple quidam parisien, des touristes étrangers fidèles mais aussi un des plus grands chanteurs français dont Alain Charvin est un fan. Ca tombe bien me direz vous.

Allez, Champagne pour tout le monde, Caviar pour les autres !

Monsieur Septime


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