Après les anoréxiques, les boulémiques, les végétariens, les végétaliens, voici venu le temps des orthoréxiques, mais qui cela peut-il bien être et que se cache t’il derrière ce nom scientifique barbare ?
L’orthorexie kézako ?
Ce mot vient du grec orthos « correct » et orexis « appétit », en clair ce nom est donné à toutes les personnes qui passent des heures à réfléchir à ce qu’ils peuvent ou non manger sans mettre en danger leur santé.
Les orthorexiques écartant donc de leur alimentation tout ce qui pourrait leur être néfaste, viande, graisses, sucre, alcool mais aussi produits industriels. Et dans tout ça il est où le plaisir de manger ?
L’approche des fêtes de fin d’année risque d'être vite une vraie source d’angoisse !
Selon le magazine 60 Millions de consommateurs, en France on considère que près de 10% de la population est concerné par cette obsession alimentaire.
Et vous, êtes-vous orthorexique ?
Des chercheurs se sont penchés très sérieusement sur ce phénomène pour tenter d’établir un profil type de ce mangeur obsédé par la nourriture saine. Il s’agirait de personnes ayant vécu des événements déclencheurs, comme une maladie, une grossesse ou tout simplement après le visionnage d’une émission de télévision ou de vidéos sur Youtube dénonçant les conditions d’élevage ou de production de nos aliments ! Et ils sont de plus en plus nombreux ces témoignages.
Etes-vous en train de vous rapprocher de l’œil du cyclone ?
Pour ces fêtes de fin d’année oserez-vous manger ou proposerez-vous à vos invités du saumon fumé issu de saumon d’élevage des fermes de Norvège, pas sur !
Et dégusterez-vous sans arrières pensées du foie gras industriel fabriqué avec des foie gras d’oie ou de canard qui ont été engraissés de façon mécanique à coup de gavages effectués par une machine en 20 secondes alors qu’artisanalement (manuellement) il faut compter 15 minutes, encore une fois pas sûr du tout…
Et depuis le scandale de la viande de cheval dans les lasagnes Findus avez-vous acheté ce genre de produits transformés ? Une chose est sûre, vous êtes nombreux à y avoir renoncé, les lasagnes industrielles ayant vu leurs chiffres de vente chuter de 30% depuis ces événements !
Et que dire des œufs issus de poules élevées en batterie, vous savez les œufs numérotés 2 et 3, avez-vous vraiment envie de continuer à les servir presque crus, à la coque donc, à vos enfants ? Sans oublier les poulets et les cochons élevés entassés, sur médicamentés, nourris aux OGM… Alors, orthorexique, un peu, beaucoup, à la folie ou toujours pas du tout ?
Face à tous ces enjeux, sanitaires, politiques et écologiques de notre alimentation, ne sommes-nous pas tout simplement de plus en plus concernés et sensibilisés ?
Qui peut dire aujourd’hui, qu’il mange tout ce qu’on lui sert les yeux fermés, plus grand monde assurément.
Alors ne sommes-nous pas tous un peu frappés d’orthorexie ?
Etre vigilant face à ce que nous mangeons et ce que nous buvons n’est-ce pas tout simplement avoir conscience de l’incidence sur notre santé de tout ce que nous absorbons ?
Ce phénomène poussé à l’extrême étant bien sûr considéré comme une pathologie quand elle est obsédante et qu’elle empêche l’individu d’éprouver le moindre plaisir en mangeant car trop focaliser sur ses composants.
L’enjeu aujourd’hui dans notre alimentation est de savoir être vigilant par rapport à ce que nous mangeons ou buvons sans oublier de garder la notion de plaisir si importante à notre équilibre psychologique.
Une fois encore, bien manger et bien boire tout en se faisant plaisir n’est-elle pas qu’une question de choix ?
Alors, orthorexique, un peu, beaucoup ou pas du tout ?
Texte : Anne Inquimbert
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