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Salon de l’agriculture 2016, devons-nous le boycotter ?

Alors que nos aliments sont chargés en pesticides, que les scandales alimentaires rythment notre quotidien, que les bonnets roses sont dans la rue, le monde paysan à l’agonie, de nombreuses enseignes, les mêmes qui mettent à genoux les éleveurs, squattent les allées du SIA. Ou quand le salon de l’agriculture devient le salon de l’agrobusiness !

Affiche du SIA 2016 - Salon de l'Agriculture 2016 du 27 février au 6 mars - Porte de Versailles

Affiche du SIA 2016 - Salon de l'Agriculture 2016 du 27 février au 6 mars - Porte de Versailles

Comme elle est jolie Cerise la Bazadaise de 8 ans, la nouvelle mascotte du Salon de l'Agriculture ! Mais que voit-on vraiment au fond de ses yeux ? Un monde paysan pointé du doigt que l'on rend responsable de tous nos maux, un monde agricole malade qui ne sait plus comment guérir, un gouvernement à son chevet qui fait semblant de l'écouter, de le soutenir et qui bientôt passera doucement sa main devant ses yeux pour qu'il repose en paix !

Parce que oui, le monde agricole a un problème, Nous avons un problème et au lieu d'y apporter des solutions, car il en existe, on aggrave les choses et elles empirent !

On boycotte le Salon de l'Agriculture pour dire que tout ça doit changer !

C'est vrai que depuis quelques temps (on peut même dire plusieurs années) quand on parle d’alimentation on parle de scandales alimentaires, règlementation et détresse paysanne et animale, la dernière en date étant cette vidéo de l’association L214, où l’on voit du personnel traité d’une façon inhumaine les animaux dans un petit abattoir Bio. On se souvient également début février du scandale sur l’étiquetage de l’origine des viandes, mais aussi depuis 2 mois des Bonnets roses dans la rue qui manifestent parce qu'ils ne s'en sortent plus. La faute à qui ? A l'Europe ? Non la faute au productivisme à outrance qui leur a fait prendre de mauvaises décisions, les a fait s'endetter à vie, alors que s’ils avaient choisi une autre voie, celle d'une production de qualité aujourd'hui ils n'en seraient surement pas là.

Parce que oui le mauvais porc tout le monde sait le faire et pour bien moins cher qu’en France ! Alors plutôt que de leurs donner des millions qui serviront seulement à rembourser les banques, l'état ne pourrait-il pas effacer les dettes de ceux qui choisissent de s'orienter vers une autre production, de qualité, respectueuse, en produisant moins mais mieux. Mais non, à la place on nous propose des infrastructures de plus en plus gigantesques, stupidité quand tu nous tient, il suffit de regarder vers la ferme des 1000 vaches et le témoignage accablant de cet employé choqué par les conditions d'élevage de ces animaux et de ceux qui y travaillent, un cauchemar.
Et puis il y a toutes ces normes, ces lois votées et imposées par l’Europe, des textes absurdes pondus pour faire plaisir aux industrielles et qui achèvent les plus petits, ces artisans et ces petits producteurs à qui la journaliste Isabelle Saporta vient de consacrer un ouvrage « Foutez-nous la paix " et dans lequel Le chef Alain Ducasse confie "c'est une question de vie ou de mort" "Voulons-nous voir disparaitre, la diversité ? le local ? La richesse de nos terroirs ? Parce que si l'on continue comme ça, les gros continueront à être gros, les plus petits de plus en plus maigres, et disparaitront..." concluant que sans ces petits producteurs un chef n'est rien car se sont eux qui font la grande cuisine ! Alors on attend quoi ?

Face à tout cela, on s’arrache les cheveux, on a envie de hurler « arrêtez tout ! » « Stop à la bureaucratie imbécile qui nous étouffe ! ", "Stop aux pesticides ! " mais surtout on a envie de crier « sauvez les, sauvez nous ! ».

Alors oui samedi ouvrira le fameux et très attendu « Salon de l’Agriculture » à la Porte de Versailles à Paris, avec ses vaches, ses taureaux de compétition, ses moutons, ses chèvres, ses poules, ses cochons… bref la plus grande ferme d’Europe, mais aussi le plus grand supermarché du monde avec tous ces stands de marques de l’agro-industrie, Danone, Nestlé… et les McDo, Lidl, Carrefour… Celles-là même qui tuent à petit feu le monde agricole, avec cette bouffe (difficile de parler d’alimentation) à bas prix qui nous empoissonne, nous, les terres agricoles, les nappes phréatiques et tout le reste !

Une année placée sous la thématique d’une agriculture et d’une alimentation citoyennes, mais de qui se moque-t-on ?
Une prise de conscience ? Cela fait des années que l’on y croit, mais dans la réalité rien n’avance.
Voilà plus de 50 ans que l’on fait n’importe quoi, aujourd'hui on le sait, mais on continue. Pourquoi ? Oui pourquoi ?

Voilà toutes les bonnes raisons qui nous font déserter les allées de ce grand barnum, de cette supercherie, de ce rassemblement médiatico-politico.

On ne boycotte pas le Salon de l'Agriculture pour soutenir ceux qui travaillent pour notre bien-être, notre santé et le respect de l'environnement

Pour finir sur une note positive et comme il faut voir le verre à moitié plein, même si c’est vraiment difficile actuellement, nous faisons la lumière sur quelques belles initiatives, soufflées par la FNE, dans le cadre de la réduction concrète de l'usage des pesticides.

Pour Jean-Claude Bévillard, responsable des questions agricoles à FNE : « Nous en avons assez d’entendre un discours défaitiste de la part d’une partie de la profession agricole sur la réduction de l’usage des pesticides. La réduction est possible, elle existe sur le terrain, et doit maintenant se diffuser au plus grand nombre. Agriculteurs mais aussi distributeurs, organismes de conseil et Chambres d’Agriculture en sont directement responsables.»

Voilà quelques exemples d'agriculteurs qui parviennent à réduire l’usage des produits phytosanitaires tout en restant compétitifs. Parce que oui on peut arriver à nourrir les français d’une manière saine pour tous !

P.S. céréalier dans le Cher sur 138 ha, a réduit de 40% l’usage de pesticides en introduisant de nouvelles cultures dans sa rotation et en détruisant des mauvaises herbes par le labour. Il a réduit ses charges et augmenté sa marge brute.

M.M. viticulteur sur 5,5 ha en Gironde, a quant à lui réduit de 66% l’usage de pesticides, grâce, entre autres, à la mise en place et à l’observation de pieds de vignes témoins non traités pour y voir apparaître les maladies. Il passe plus de temps à observer ses vignes mais gagne du temps sur les traitements.

J-P.L producteur de fruits destinés à l’alimentation des bébés sur 18,5 ha dans les Alpes maritimes a réduit ses traitements de manière spectaculaire : moins 76,5%. Une surveillance accrue des vergers, la mise en place d’habitats favorables aux prédateurs des ravageurs, le désherbage mécanique et la pulvérisation d’argile lui ont permis d’obtenir ces résultats. Son rendement n’a pas été pénalisé.

P.G producteur de porcs et de grandes cultures sur 47 ha dans la Sarthe, est passé en bio en 2009. Il ne pratique plus aucun traitement phytosanitaire. Il a diversifié ses cultures et a mis en place un désherbage mécanique. Son système est plus performant économiquement qu’avant.

Sur le Salon de l'Agriculture passez donc voir :

Hall 1 - Les animaux de la ferme, parce que c'est aussi pour ça pour les parisiens viennent chaque année en nombre sur ce salon avec leurs enfants et passez bien le bonjour à Cerise, la mascotte de cette édition et lisez au fond de ses yeux !

Toujours dans le Hall 1 - Stand D-092 Les agriculteurs de Terrena,créateur de La Nouvelle Agriculture® qui présenteront sur un stand de 250 m2, des innovations technologiques qui peuvent transformer le métier, pour produire une nourriture plus saine, accessible à tous, et mieux respecter l’environnement.

Hall 7.1, stand H004bis - Les agriculteurs biologiques d'Ile de France qui se relaient du samedi 27 février au mercredi 2 mars pour vous accueillir sur un stand collectif situé à l'entrée du pavillon Ile de France.

Hall 4 - stand B 012 Agence Bio et ses partenaires animeront un stand éco-conçu dédié à l'agriculture biologique et ses produits avec pour objectifs de sensibiliser le grand public (adultes et enfants) à une alimentation de qualité, reliée aux questions d'environnement, de biodiversité et de bien-être animal.

Salon de l'Agriculture du 27 février au 6 mars 2016 - Porte de Versailles - Paris
Plein tarif : 13 € TTC
Enfant de 6 à 12 ans : 6 € TTC
Enfant de moins de 6 ans :  Gratuit


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