Ce dimanche sur France 3, la Ministre de l'écologie Ségolène Royal a annoncé avoir demandé aux jardineries de ne plus mettre en vente libre le désherbant Roundup de Monsanto afin de lutter contre les effets néfastes de ces pesticides. "La France doit être à l'offensive sur l'arrêt des pesticides" et "je vous annonce que j'ai demandé aux jardineries d'arrêter de mettre en vente libre le Roundup de Monsanto", a déclaré hier Ségolène Royal.
Il était temps ! Après les récentes révélations du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) à propos du principal principe actif de ce poison, le glyphosate, classé comme cancérogène "probable chez l'homme". Mais avant de prendre cette décision et de faire son annonce, la Ministre de l'écologie a demandé des "expertises complémentaires" au sujet du Roundup à l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).
Au vue des risques sur la santé des utilisateurs et de l'environnement, le produit incriminé, aujourd'hui vendu en libre service dans les jardineries, n'a plu, selon la ministre, sa place dans les rayons. C'est un produit dangereux à ne pas laisser entre toutes les mains et surtout il existe des alternatives naturelles et il est grand temps de les adopter !
Alors, en parallèle à cette annonce, pour aider les particuliers, habitués à utiliser ce désherbant, le ministère de l'écologie à mis en place son site un "Guide pour jardiner plus nature" sur lequel on peut également lire qu'il sera bientôt interdit d'utiliser des pesticides dans les jardins (à l'horizon 2022, c'est pas pour tout de suite !).
Une annonce qui ne va pas arranger les petites affaires de Monsanto qui s'efforce, depuis quelques mois, de se donner une bonne image auprès des médias français, organisant même des voyages de presse pour les journalistes culinaires, comme celui prévu début juillet dans le Sud de la France sous le thème "Découvrir Monsanto", du nom donné à son tout nouveau site d'informations ou disons plutôt de bourrage de crâne, pour faire passer le grand méchant loup pour un doux agneau.
Monsanto a donc pris son baton de pèlerin pour ouvrir le dialogue avec les français, un bon "green washing" à l'américaine, un tournant dans leur communication qui, "pour la première fois depuis plus d'une decennie, communique directement auprès du grand public français" (dixit leur service de communication). Et de nous servir sur un plateau d'argent les senpiternelles arguments des entreprises de l'agro-industrie, comme la capacité à nourrir une population croissante, l'envie de dialoguer et surtout de nous convaincre pour rendre les média français, plus dociles et plus ouverts pour les aider à faire passer le message aux consommateurs que "Non le grand méchant loup n'existe pas, tout ceci n'est qu'une conspiration, une histoire inventée pour faire peur et qu'en réalité il ne veut que notre bien... Alors, laissez-le donc entrer !"
Pourtant les preuves sont belles et bien là, le Roundup, le désherbant le plus vendu en France, est dangereux pour notre santé !
Mais Monsanto ne va pas s'en tenir là et risque fort, si le traité TAFTA de libre échange transatlantique garde sa forme actuelle, de faire entendre sa voix par la voie des tribunaux arbitraux, des tribunaux à sens unique qui lui permettra d'attaquer un état sans que celui-ci ne puisse se défendre et là on n'est pas sorti d'affaire !
Si vous voulez en savoir plus sur ces accords voilà une animation qui vulgarise ce qui se prépare dans le dos des citoyens !
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