Tous les ans, Bruno (Benoit Poelvoorde) fait la route des vins... Mais sans quitter le salon de l’Agriculture où se situe les premières scènes du film !
Mais cette année, son père, Jean (Gérard Dépardieu), venu y présenter son taureau champion Nabuchodonosor, décide sur un coup de tête de l’emmener faire une vraie route des vins afin de se rapprocher de lui. Et s’ils trinquent au Saint Amour, ils trinqueront aussi bien vite à l’amour tout court en compagnie de Mike (Vincent Lacoste), le jeune chauffeur de taxi embarqué à l’improviste dans cette tournée à hauts risques entre belles cuvées et toutes les femmes rencontrées au cours de leur périple...
Une comédie sous fond de terroir où le vin joue la Guest-Star, mais ne vous y tromper pas ce film n'est pas un documentaire sur le vignoble français, même s'il est omniprésent, mais une histoire d'amour et de tendresse, où des personnages, au départ, plutôt pathétiques et pas forcément sympathiques deviennent très vite attachants. Gérard Depardieu, comme pour chacune de ses interprétations, y est juste bluffant dans son rôle d'agriculteur, de père un peu bourru et tendre, qui vient de perdre sa femme et continue pourtant de l'appeler sur son mobile pour entendre sa voix et lui laisser des messages. Quant à son fils, joué par Benoit Poelvoorde, un jeune agriculteur "looser", plutôt alcoolique, lourdo et maladroit avec les femmes en recherche désespéré d'amour, le profil idéal pour le prochain casting de "l'Amour est dans le pré" (une émission qu'apprécie particulièrement Gustave Kervern).
Bref on sourit et on se laisse porter par ce duo, auquel viennent se greffer une galerie de personnages, comme ce chauffeur de taxi un peu mytho (Vincent Lacoste), ou Michel Houellbecq en hôte AirB&B un peu particulier (genre 2 de tension) un rôle totalement décalé où il arrive à être vraiment drôle (il a déclenché dans la salle de vrais éclats de rire !) et ces femmes toutes plutôt nymphos (alors là on y voit forcément une légère influence des Valseuses côté psychologie féminine, mais en plus soft) et toutes aussi paumées et borderline qu'eux.
Quant au titre du film, Gustave Kervern nous confiait à la suite de la projection, que nous avions échappé au bancal "Route des vins", et qu'il était venu assez vite comme une évidence que pour ce "road movie" au fil des vignes et histoires d'amour, Saint Amour, le nom d'un joli petit village du Beaujolais, réputé pour son vin, collait parfaitement bien. Une bonne idée de titre qui a surtout permis à l'équipe du film d'aller y passer quelques jours pour y tourner leur première étape viticole. Une bonne pub pour ce petit village de 548 âmes !
Allez pour la forme, on notera un petit bug scénaristique, l'action du film se passe durant les 10 jours du Salon de l'Agriculture (la scène du début et de la fin s'y déroulent vraiment), donc fin février-début mars, mais le reste du film ayant été tourné au mois de mai/juin, c'est plutôt légers et courts vêtus que les personnages traversent la France. "On mettra ça sur le dos du réchauffement climatique" plaisante Gustave Kervern quand on lui fait remarquer.
Saint Amour un film écrit et réalisé par Benoît DELÉPINE & Gustave KERVERN. Sortie le 2 mars - Durée 1h42 - France - Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, Céline Sallette
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